Saint-Saëns, au temps du wagnérisme triomphant, eut le mérite de promouvoir une musique spécifiquement française. La floraison à laquelle il contribua, de Fauré à Chausson, eut pour continuateur Poulenc, encore que ce dernier, prenant le contrepied de l’académisme du patriarche, ait toujours revendiqué une totale liberté.

Les Estivales proposent pour la première fois une expérience "Conférence-Concert" avec la participation de Martha Degiacomi, historienne d'art à la Fondation Pierre Gianadda à Martigny (Suisse) dans le cadre de l'Exposition "Matisse en son siècle".

Deux grands compositeurs –Schumann et Poulenc- revisitent leur propre enfance ; tous deux sont férus de littérature, mais la musique, bien mieux que les mots, ravive un vécu dans lequel nous nous reconnaissons.

Les impressions de la tendre enfance sont les plus tenaces ; c’est ce qu’illustre Schumann avec justesse dans ses Scènes d’enfants, que l’on ne peut écouter sans attendrissement et sans mélancolie. Avec une autre sensibilité, Poulenc évoque dans Babar la nostalgie de l’âge révolu avec la fausse naïveté et la cocasserie qui lui sont propres.

Concert à l'église St-Jean Baptiste de Megève
Sous les voûtes de l’église de Megève doivent résonner des musiques appropriées ; la spiritualité est de mise. Ce sera d’abord celle d’un coucher de soleil dépeint par Respighi. Le sextuor de Brahms, tout imprégné de certitude luthérienne, y trouve sa juste place de même que la bouleversante gravité du 15ème quatuor de Mozart.

Le peuple tzigane se donne à connaître au travers de cette musique qui sans autre transition, aime à passer de la mélancolie à la frénésie ; se déchaîne alors une ébouriffante virtuosité qui stupéfie plus d’un interprète classique. Derrière tant de chants qui vont droit au cœur n’y aurait-il pas, en filigrane, une précieuse leçon de vie ?

Cornel et Nicolae, que le public des Estivales connait de par leurs concerts en 2010-2011 reviennent cette année avec un nouveau répertoire afin de nous faire voyager dans leur folklore natal.

violon Cornel Vasile Pantir
accordéon Nicolae Turcitu

La musique ne serait pas ce qu’elle est sans l’apport des peuples slaves. Dans ses Danses hongroises, le Hambourgeois Johannes Brahms excelle à caractériser un pays qui le fascine. Son protégé, Antonin Dvorak, ne fut rien moins que le révélateur d’un peuple naissant. Grand découvreur des musiques folkloriques de toute la Russie, Reinhold Glière affirme quant à lui un lyrisme qui lui vaudra d’être qualifié de « dernier des romantiques ».